Un mandat d’engagements pour les femmes
L’engagement fort de la Région en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, l’a conduite à signer en 2008 la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale[1] et à adopter en février 2012 la politique régionale de lutte « pour l’égalité réelle et contre les discriminations » qui intègre un plan d’action en faveur de l’égalité femmes-hommes.
Qu’il s’agisse des lycées, de la formation, de la culture ou du sport, les actions concrètes sont nombreuses et permettent d’œuvrer pour une région plus égalitaire et plus juste. La délégation « Action sociale, Formations sanitaires et sociales, Santé et Handicap » portée par Laure LECHATELLIER n’est pas la moins fournie en actions. Ce sont chaque année des dizaines de projets associatifs qui sont soutenus sur ce thème, et pas seulement.
Tendre la main aux femmes en difficulté
33% des familles monoparentales sont sous le seuil de pauvreté. 70% des travailleurs pauvres sont des femmes. 62% des emplois non qualifiés sont occupés par des femmes. 82% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Et en conséquence, les femmes perçoivent une pension de retraite en moyenne deux fois plus faible que celle des hommes (879 € contre 1657€).
Ces chiffres décrivent une réalité : les femmes sont davantage touchées par la précarité que les hommes. La MIPES a d’ailleurs organisé un colloque sur ce thème en novembre 2013, sur la dimension plurielle de la précarité des femmes.
Le nombre de femmes, avec ou sans enfants, présentes dans les structures d’accueil et d’hébergement augmente chaque année. Depuis 2010, la Région a consacré près de 10 millions d’euros à la création et la rénovation de 1 141 places d’hébergement pour les femmes en difficulté. Par exemple en 2010, une subvention de 1,3 millions d’euros a été accordée à « l’association des cités du secours catholique » pour la réhabilitation d’un CHRS (centre d’hébergement et de réinsertion sociale) de 77 places pour femmes avec ou sans enfants à Arnouville les Gonesse dans le Val d’Oise.
Halte aux violences faites aux femmes
En 2013, 18 femmes sont décédées des suites de violences conjugales en Ile-de-France. C’est cinq de moins qu’en 2012, mais toujours 18 de trop. L’Ile-de-France est particulièrement concernée puisque les violences conjugales y touchent 11 % des femmes (contre 9 % au niveau national), soit environ 350 000 femmes.
Sur la délégation de Laure LECHATELLIER, la Région a financé plus de mille places d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violence. Les places d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violence sont encore trop peu nombreuses : 10% des sollicitations n’aboutissent pas. C’est le sens de notre investissement sur le sujet.
La Région Île-de-France participe également à la protection des Franciliennes en finançant un programme expérimental innovant : la distribution de téléphones portables d’alerte aux femmes repérées comme étant en très grand danger. En 2014, sept des huit départements franciliens étaient couverts par le dispositif, soit un soutien régional de plus de 100 000€.
Nous avons aussi choisi de nous attaquer à la source des stéréotypes de genre et du sexisme. Dans le cadre de ma délégation, le Conseil régional finance notamment des modules de formation sur l’égalité femmes-hommes (depuis 2014) et sur les violences faites aux femmes (depuis 2009) auprès des jeunes élèves des formations sanitaires et sociales.
Enfin la Région Ile-de-France, engagée depuis plusieurs années sur cette problématique, a souhaité accentuer son soutien en érigeant en Grande cause régionale d’action sociale l’accompagnement des femmes victimes de violence intrafamiliale en 2014. Cette Grande cause a permis le soutien à 35 projets associatifs nouveaux sur l’ensemble du territoire francilien pour un engagement financier de plus de 420 000 €.
Accompagner les femmes migrantes
23% des femmes franciliennes de 16 à 65 ans sont immigrées, soit deux à trois fois plus que dans les autres régions (INSEE, 2013). 43% d’entre-elles présentent des difficultés linguistiques à l’écrit. L’insertion professionnelle de certaines femmes est donc rendue impossible par le fait qu’elles ne parlent pas français.
C’est pour cela que la Région subventionne des associations favorisant l’apprentissage du français pour les migrantes. Par exemple en 2013, une subvention de 20 000 euros a été accordée à l’association « La maison des femmes » pour un projet concernant la coordination intercommunale de l’apprentissage de la langue française à Asnières et Colombes dans les Hauts-de-Seine.
En 2015, la grande cause régionale d’action sociale a pour objet les freins linguistiques à l’insertion. Un regard particulier sera porté aux projets concernant les femmes.
Par ailleurs, la Région soutient les projets associatifs favorisant l’accès aux droits et aux soins des femmes migrantes. Nous soutenons par exemple la CIMADE qui mène un travail important à destination des femmes étrangères. Nous soutenons également le « GAS – Groupe Action Solidarité » qui accompagnement social, juridique ou vers un logement de femmes réfugiées ou victimes de persécutions
Lutter contre la double-discrimination des femmes en situation de handicap
La Région mène une action globale pour l’inclusion des personnes en situation de handicap. A ce titre, nous n’oublions pas les femmes, avec notamment le soutien à « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir » qui mène des actions d’information et de sensibilisation sur le sexisme et l’handiphobie.
En avril 2014, la Région à soutenu l’organisation d’un colloque sur le thème « Les oubliées de la parité : les femmes handicapées dans l’emploi » par l’association FDFA. Ce colloque a abordé la difficulté des femmes handicapées à trouver un emploi ainsi que la discrimination dont elles sont victimes dans le monde du travail.
Poursuivre l’émancipation des femmes
Garantir l’accès à la contraception et à l’IVG
Parmi les Franciliennes sexuellement actives, 21,5 % déclarent avoir eu recours à une interruption volontaire de grossesses (IVG). Ce recours est plus fréquent en Ile-de-France que dans les autres régions de France (17,6%). En 2012, ce sont 51 625 actes qui ont été réalisés dans la région.
L’engagement régional sur la question de l’IVG et de la contraception date au vote d’une niche du groupe Verts en mars 2006. Entre 2006 et 2014, la Région a subventionné la création de 10 projets d’« unités fonctionnelles IVG » pour un montant total de 2 247 059 €. Dans le même temps, la Région a financé l’acquisition de 52 échographes dans toute l’Ile-de-France pour un montant total de 2 239 101 €. Ce sont donc au total plus de 4,5 millions d’euros qui ont été investi par la Région depuis 2006 pour améliorer l’accès à l’IVG sur le territoire francilien.
Par ailleurs, la Région a fortement manifesté son soutien à la Maternité des Lilas, qui pratiquait des IVG clandestines avant le vote de la Veil. Cet établissement emblématique doit vivre, et donc recevoir le soutien de l’État. La Région s’est engagée à contribuer à la pérennisation de l’activité.
Mise en place depuis 2008, la grande campagne annuelle d’information par affichage (3500 affiches en Ile-de-France, dans toutes les gares) et sur le web permet de mieux faire connaître leurs droits aux Franciliennes en matière de sexualité, de contraception et d’avortement, et d’inciter à contacter la plateforme téléphonique du Planning familial. En 2014, 450 000€ ont été consacré à cette politique d’information grand public qui connaît un réel succès, puisque le nombre d’appels augmente sensiblement sur cette période de l’année.
Enfin le Pass contraception, délivré depuis avril 2011, favorise l’accès à une sexualité autonome et responsable des mineurs. Il permet l’accès à un parcours contraceptif gratuit et anonyme. Il prend la forme d’un chéquier remis par les infirmier(e)s scolaires, valable un an, comprenant 5 coupons qui permettent de régler les prestations des praticiens (consultation de médecins, contraceptifs chez le pharmacien, etc.) et d’un coupon à retourner au CRIF pour le suivi. Chaque chéquier peut représenter jusqu’à 170 euros de dépenses (selon le nombre de coupons utilisés et le type de contraception choisi).
Développer les gardes d’enfants pour favoriser l’accès à l’emploi des femmes
Les tâches domestiques sont malheureusement toujours l’apanage des femmes au sein du foyer. A ce titre, la garde des enfants, notamment en bas âge, repose encore trop souvent sur les femmes.
Développer les structures d’accueil des jeunes enfants, c’est donc œuvrer pour l’émancipation des femmes franciliennes. Entre 2010 et 2014, la Région a financé 4 402 places de crèches en Ile-de-France, pour un montant de près de 20 millions d’euros.
Par ailleurs un bonus est octroyé pour les structures qui réservent des places à des enfants issus de familles monoparentales inscrites dans une démarche sociale ou professionnelle. Il s’agit le plus souvent de mères. C’est ainsi que l’association ZIGZAG s’est vue accordée une subvention pour son projet de création d’une crèche collective de 22 places à Montreuil (93). L’objectif de cette crèche collective est de privilégier l’accueil des familles monoparentales et en réinsertion professionnelle à travers, notamment, des petits déjeuners d’accueil.
Favoriser la santé des femmes
Le souci de l’accès aux soins des femmes
22,7 % des Franciliennes de 18 ans et plus déclarent avoir renoncé à des soins au cours des douze derniers mois. C’est plus que les hommes (18%) et que les femmes des autres régions (19,3%). On atteint 30% de renoncement pour les mères de famille monoparentale. Dans 71,6% des cas, ce renoncement a une raison financière[2].
La Région est donc engagée pour renforcer cet accès aux soins, que ce soit à travers le soutien à l’installation de professionnels de santé en secteur 1 dans les territoires déficitaires ou via la mise en place d’une aide à l’acquisition d’une complémentaire santé pour les étudiants boursiers.
La santé environnementale, pour les femmes également
Les femmes représentent 70% des pauvres dans le monde. Elles sont affectées de manière disproportionnée par les impacts du changement climatique (sécheresses, inondations, etc.), alors qu’elles consomment en moyenne moins d’énergie.
Par ailleurs, la dégradation de notre environnement affecte différemment hommes et femmes : on le voit notamment à travers la question des perturbateurs endocriniens, grande cause régionale de santé en 2013.
Dans le cadre de sa politique de santé environnementale, la région Ile-de-France soutient l’association WECF dans le cadre d’une convention triennale. L’association développe des ateliers « Ma Maison Ma Santé » qui ont pour objectif de sensibiliser les publics à l’impact de l’environnement sur la santé, par exemple l’impact des produits ménagers sur la qualité de l’air intérieur.
Par ailleurs, en juillet 2013, suite à un amendement du groupe EELV de juillet 2013, la Région a apporté son soutien à l’association E3M qui se bat pour que les recherches sur l’adjuvant aluminique se poursuivent et que les effets délétères de celui-ci soient reconnus, notamment le Gardasil (papillomavirus).
Un environnement sain dès l’accouchement
La Région a financé la création d’une première « salle nature » adossée à la maternité de Port-Royal (Paris, 14e). Cette nouvelle structure permet désormais la prise en charge des grossesses et des accouchements dans un environnement moins médicalisé tout en respectant des conditions de sécurité optimales.
Certains femmes présentant des grossesses à bas risque font le choix d’un accompagnement physiologique plutôt que médical de leur accouchement. Cette demande « d’une moindre médicalisation et un suivi plus humain » serait exprimée par quelque 10% des 800.000 femmes accouchant chaque année.
[1] Lien vers la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale :
http://www.la-crea.fr/files/publications/Egalite_Hommes-Femmes/charte_europ.pdf
[2] Source : Enquêtes ESPS 2008-2010 – Exploitation ORS ÎdF
http://www.ors-idf.org/dmdocuments/2014/RecoursAuxSoinsFemmes.pdf