Inauguration « Une Maison pour Elles » à Saint-Gratien (95)

Discours de Laure Lechatellier, vice-présidente du Conseil régional, à l’occasion de l’inauguration de « Une Maison pour Elles », centre d’hébergement d’urgence de 15 places pour femmes victimes de violence géré par l’association APUI Les Villageoises à Saint-Gratien dans le Val d’Oise.

Seul le prononcé fait foi.

Monsieur le Préfet du Val d’Oise,

Madame la Maire de Saint-Gratien,

Mesdames et Messieurs les élu-e-s,

Mesdames et Messieurs,

 

C’est une grande fierté pour moi d’inaugurer aujourd’hui ce nouveau centre d’hébergement d’urgence de 15 places pour les femmes victimes de violence. C’est un lieu agréable, calme, verdoyant. Autant de qualités pour permettre aux femmes qui le fréquenteront de se ressourcer et se reconstruire.

 

Vous en êtes toutes et tous conscients, les violences faites aux femmes sont encore un fléau de nos sociétés. Une femme meurt tous les trois jours de violences conjugales, c’est cette atrocité du quotidien qui nous rassemble aujourd’hui. C’est l’aboutissement terrible d’une société profondément sexiste, que nous devons refonder sur des bases plus égalitaires.

 

La région Île-de-France a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes l’une de ses priorités. Il ne s’agit pourtant pas d’une compétence obligatoire. Mais c’est pour notre institution une question de responsabilité sociétale et politique. Cet engagement repose sur quatre piliers.

 

Le premier pilier, c’est l’amélioration de la connaissance de ces violences. C’est dans cet optique que nous avons soutenons la création d’un Observatoire régional des Violences faites aux Femmes en juillet 2013. Il devrait être un outil efficace pour nous permettre de mieux cerner les causes et effets de ces violences, et disposer de données régionales régulièrement actualisées.

 

Le second pilier, c’est la prévention de ces violences. Nous avons choisi de nous attaquer à la source des stéréotypes de genre et du sexisme. Dans le cadre de ma délégation, le Conseil régional finance notamment des modules de formation sur l’égalité femmes-hommeS et sur les violences faites aux femmes auprès des jeunes élèves des formations sanitaires et sociales. Nous avons également financé des campagnes de sensibilisation dans les lycées, les CFA, etc.

 

Le troisième pilier, c’est bien sûr le travail sur le signalement des femmes victimes de violence. En partenariat avec les départements, nous expérimentons actuellement la mise à disposition de téléphones portables pour les femmes en grand danger. C’est un dispositif qui a été repris par le ministère des Droits des femmes et qui devrait être progressivement étendu à toute la région. C’est un parfait exemple d’une politique peu coûteuse mais très efficace, qui permettra, je l’espère, de sauver des vies.

 

Le quatrième et dernier pilier, c’est l’accompagnement et donc l’hébergement de ces femmes victimes de violence. C’est l’objet de notre présence aujourd’hui. Depuis 2010, la Région a soutenu 52 opérations de ce genre, soit 630 logements, pour un montant de 11,5 millions d’euros. « La Maison pour Elles » a reçu un soutien régional de 150 000 euros. Il reste bien sûr un énorme travail, notamment en matière d’égalité des territoires pour que ces structures maillent toute la région.

 

Voilà pour les piliers d’une action régionale cohérente pour lutter contre les violences faites aux femmes.

 

Mais notre action serait impossible sans celles et ceux qui sont en prise avec le terrain, en premier lieu les associations. Leur rôle est essentiel pour répondre aux urgences, accompagner les victimes et favoriser leur insertion. Je souhaite que cette action soit pérennisée, même quand l’argent public se fait rare. J’adresse donc un salut tout particulier à l’association APUI Les Villageoises qui a porté ce projet.

 

Inaugurer un lieu d’accueil pour les femmes victimes de violence a toujours quelque chose de troublant. D’un côté nous sommes heureux car nous découvrons ensemble un lieu agréable, qui est l’aboutissement « dans le dur » d’un projet porté depuis des années. De l’autre, nous ne pouvons oublier que celles qui le fréquenteront sont d’abord des victimes d’une barbarie d’un autre âge.  Aussi je formule le vœu, sans doute quelque peu utopiste, que ce lieu ne soit bientôt plus nécessaire.

 

En attendant, je souhaite à l’association APUI Les Villageoises une bonne installation dans cette nouvelle maison !

 

Je vous remercie.

 

 

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